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  • Howard Law

Répondez à ce jeu-questionnaire sur les préjugés dans les médias

Howard Law

Après que le gouvernement fédéral ait lancé la semaine dernière une bouée de sauvetage pour le journalisme civique, répondons à un jeu-questionnaire sur la perception de la partialité des médias.


Allons-y. Classez par ordre d'importance les contributions suivantes, ou les contributions présumées, aux perceptions de partialité des médias :


Jerry Dias, le président des 315 000 membres d'Unifor - qui représente la majorité des quelque 5 000 journalistes syndiqués du pays - s'exprime quotidiennement sur les grands enjeux politiques de l'heure qui touchent le bien-être des travailleuses et travailleurs, généralement à gauche de l'échiquier politique et donc opposés à la plupart des politiciens conservateurs.


Les propriétaires riches et presque unanimement conservateurs de tous les journaux canadiens - qui jouissent du pouvoir de congédier ou de mettre leurs journalistes à l'écart en tout temps - publient quotidiennement des éditoriaux et appuient un parti politique au moment des élections.


Certains journalistes utilisent les médias sociaux pour tweeter des opinions personnelles fortes sur les questions d'actualité, les politiciens et d'autres vedettes de l’actualité sur des sujets sur lesquels ils écrivent.


Espérons que l'exercice a été instructif.


Le débat sur le plan de sauvetage du gouvernement fédéral en matière de journalisme civique va continuer de toute manière.


C'est en partie parce que les médias traditionnels ont depuis longtemps ce que certains perçoivent comme un monopole sur l’opinion publique : le seul mégaphone en ville. Même à l'ère des médias sociaux, ce ressentiment n’a pas fléchi, il n’a fait que s'intensifier. Ce devrait être l'indice : le charivari à propos de la partialité médiatique n'est pas une question de monopoliser les mégaphones (il y en a beaucoup), c'est plutôt une question d’une tribalisation de plus en plus grande du discours public. Merci Facebook.


La plupart des journalistes aimeraient que l'attention disparaisse. Ils veulent juste faire leur travail. Et le travail, comme chaque journaliste le croit profondément, est de demander des comptes aux personnes et aux institutions qui ont du pouvoir. Ils veulent être votre chien de garde.


Si seulement certains propriétaires de médias prenaient cela à cœur.


Pensons aux élections fédérales de 2015. Rappelons-nous que Paul Godfrey, PDG de Postmedia, a ordonné à tous ses rédacteurs en chef à travers le pays d'appuyer la réélection de Stephen Harper. La plus grande chaîne d'information du pays a même diffusé en première page des publicités du jour des élections de la campagne de Harper en utilisant des éléments graphiques qui ressemblaient étrangement à ceux d'Élections Canada.


Plus récemment, en mai dernier, une note de service du rédacteur en chef du Toronto Sun, qui a accidentellement fait l'objet d'une fuite, a nommé une liste de ses journalistes au sein d'une équipe de nouvelles sur l'année électorale prête à attaquer la première ministre libérale Kathleen Wynne. Les journalistes de la base ont été mortifiés par cette tache sur leur réputation. Le Sun a refusé la demande de rétractation d'Unifor pour défendre l'indépendance des journalistes.


Vous voulez refaire le jeu-questionnaire?


Il ne fait aucun doute que la controverse au sujet de la partialité des médias dérange tous les journalistes. Aucun groupe de la société ne se considère moins comme un groupe que les journalistes. Ce sont des loups solitaires. Ils n'appartiennent à aucune tribu (sauf peut-être la tribu de la nourriture gratuite). Toute suggestion selon laquelle l'opinion de quelqu'un d’autre déteint sur leur réputation les dérange au plus haut point.


Voici où nous avons un terrain commun. Continuons de parler de la partialité des médias. Seulement, assurons-nous que c'est un dialogue ouvert avec des esprits ouverts.

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